François Truffaut tourne Jules et Jim en 1961. C’est le portrait d’un film, né de la rencontre enthousiaste avec le roman autobiographique d’Henri-Pierre Roché et d’un coup de foudre pour l’actrice Jeanne Moreau, sans laquelle le film n’aurait jamais vu le jour. Liés par une grande complicité, Jeanne et François transforment l’histoire en un trio amoureux. C’est le portrait d’une époque, avec cette femme libre, qui vit au rythme de ses désirs et qui est filmée comme moteur de la modernité culturelle ; François Truffaut anticipe les sixties. Jules est allemand, Jim est français : cette amitié cinématographique est contemporaine du rapprochement politique franco-allemand. C’est le portrait d’un cinéaste, François Truffaut, qui aimait les femmes et a rêvé cette invention d’un "pur amour à trois". Sa mère, qui était aussi une amoureuse, avait pris son autre film Les 400 coups comme une mise en accusation. Avec Jules et Jim, il avouera avoir voulu lui dire qu’il l’avait comprise.