Il pleut et il vente, ce matin-là, le 6 juin 1944, sur les plages de l'Atlantique. Dans son bunker, Hitler dort paisiblement. Il ne sait pas que des avions viennent de déverser quelque 23 000 parachutistes sur le bocage normand et que plus de 150 000 jeunes guerriers montent à l'assaut du Mur de l'Atlantique qu'a construit le maréchal Rommel pour fermer l'Europe nazie à ses libérateurs. Eisenhower, lui, ne dort pas. Le chef suprême des forces alliées a été très clair : «Nous n'accepterons que la victoire complète». Dans l'eau rougie par le sang, sur le sable jonché de cadavres que la mer rapporte, sous un déluge d'artillerie et de hurlements, ses hommes, hagards et déterminés, s'emploient à lui donner raison.